Vidéo, son / 4’26’’ | Lien vers le film
Dans la troisième vidéo, une jeune femme se tient debout, fixant la caméra. À sa gauche, une pente raide de couleur sombre. En arrière plan un paysage montagneux de forêt tropicale. On est à Cubatão, en périphérie de São Paulo, dans une exploitation industrielle appartenant à l’entreprise Petrobras, l’un des endroits les plus toxiques du pays. La terre y est noire car elle est recouverte d’un manteau de goudron. Durant plus de deux siècles Cubatão a été l’un des foyers des Bandeirantes, ces groupes de chasseurs d’esclaves emblématiques de la colonisation au Brésil. Le son qui accompagne cette vidéo a été enregistré directement sur les immenses canalisations de Petrobras, situées à quelques mètres de ce plan séquence. Il s’agit de tubes métalliques qui font descendre le gaz de la montagne vers la vallée. Le bruit est sourd, lancinant, régulier. Comme une pulsation inquiète et inquiétante.
Vidéo, son / 1’ | Lien vers le film
L’objectif fixe un pin légèrement agité par le vent. On devine la structure d’un immeuble d’habitation, un jardin, et, omniprésente, une brume épaisse à la clarté laiteuse typique des hauteurs de Rio de Janeiro en hiver. La bande son capte les bruits de l’immeuble : un générateur électrique puis une radio qui crachotte.
Vidéo, son / 1’ | Lien vers le film
Un deuxième plan séquence montre un tronçon de la Rodovia dos Imigrantes, l’une des principales autoroutes d’accès à São Paulo. La nuit tombe, une tempête menace. Des camions se déplacent entre les nuages, semblables à de gros animaux fuyant on ne sait quoi.
Vidéo, son / 3’40’’ | Lien vers le film
Littoral angolais, sud de Luanda
Après dix ans d’immersion entre Rio, São Paulo et Brasília, a surgit l’envie de remonter le fil d’une partie de l’histoire du Brésil. Un récit où l’océan Atlantique s’impose comme l’espace originel qui relie trois côtes : portugaise, angolaise, brésilienne. Ces eaux ont vu l’histoire et contiennent encore sa mémoire. Trois films courts ont donc été réalisés : près de Lisbonne d’où sont partis les colonisateurs, au sud de Luanda d’où ont été embarqués les esclaves, dans la région de Salvador de Bahia, l’un des premiers points au Brésil où ont débarqués les uns, puis les autres. Saisis dans toute leur puissance sensorielle et métaphorique, ces plans d’horizons marins sont destinés à convoquer - et à interroger - le poids d’une histoire partagée.
Vidéo, son / 3’40’’ | Lien vers le film
Littoral portugais, nord de Lisbonne
Après dix ans d’immersion entre Rio, São Paulo et Brasília, a surgit l’envie de remonter le fil d’une partie de l’histoire du Brésil. Un récit où l’océan Atlantique s’impose comme l’espace originel qui relie trois côtes : portugaise, angolaise, brésilienne. Ces eaux ont vu l’histoire et contiennent encore sa mémoire. Trois films courts ont donc été réalisés : près de Lisbonne d’où sont partis les colonisateurs, au sud de Luanda d’où ont été embarqués les esclaves, dans la région de Salvador de Bahia, l’un des premiers points au Brésil où ont débarqués les uns, puis les autres. Saisis dans toute leur puissance sensorielle et métaphorique, ces plans d’horizons marins sont destinés à convoquer - et à interroger - le poids d’une histoire partagée.
Vidéo, son / 3’40’’ | Lien vers le film
Littoral brésilien, Salvador de Bahia
Après dix ans d’immersion entre Rio, São Paulo et Brasília, a surgit l’envie de remonter le fil d’une partie de l’histoire du Brésil. Un récit où l’océan Atlantique s’impose comme l’espace originel qui relie trois côtes : portugaise, angolaise, brésilienne. Ces eaux ont vu l’histoire et contiennent encore sa mémoire. Trois films courts ont donc été réalisés : près de Lisbonne d’où sont partis les colonisateurs, au sud de Luanda d’où ont été embarqués les esclaves, dans la région de Salvador de Bahia, l’un des premiers points au Brésil où ont débarqués les uns, puis les autres. Saisis dans toute leur puissance sensorielle et métaphorique, ces plans d’horizons marins sont destinés à convoquer - et à interroger - le poids d’une histoire partagée.
Deux plans séquences sont tournés en périphérie de Brasília. A gauche on découvre une scène de drift, le nom donné à des compétitions de voitures aux moteurs trafiqués, qui exécutent des figures circulaires en brûlant au maximum la gomme de leurs pneus avant que le moteur ne lâche. C’est une spécialité propre à la région du District Fédéral - en tête de la production nationale d’éthanol et de caoutchouc - qui attire toujours un public nombreux et principalement masculin. A droite, deux jeunes femmes assises dans un canapé regardent fixement un écran que l’on ne voit pas. Entre les deux plans s’installe un huis clos circulaire qui renvoie aux arabesques étrangement paresseuses des véhicules, comme une métaphore de l’absurde vouée à se répéter en boucle, mue par on ne sait quel engrenage.
Deux plans séquences sont tournés le 31 octobre 2022 à Brasília, le jour suivant l’élection présidentielle. Dans les deux cas des hélicoptères survolaient la scène. Le bruit de leurs rotations, tantôt fort, tantôt plus bas, crée la base d’un univers sonore curieusement similaire et qui finit par s’imposer avec une insistance inéluctable. À gauche on découvre l’entrée du Congrès National, le parlement brésilien. Le bâtiment est austère et parfaitement ordonné. Il semble dominer, voire écraser un homme seul - probablement un fonctionnaire - à la démarche hésitante, voire erratique. Le Congrès sera envahi et saccagé dix semaines plus tard par les partisans de l’ex-président Jair Bolsonaro. La scène qui se déroule à droite est tournée quelques heures plus tard et à peu de distance, en marge du plan pilote de Brasília. Dans un décor chaotique et typique des périphéries brésiliennes, un groupe de soutien au candidat d’extrême droite bloque une autoroute. Le phénomène va se répéter dans tout le Brésil et paralyser une partie du pays dans les derniers mois de 2022.