Installations audiovisuelles (Extraits)
En parallèle de la partie photographique du projet Île Brésil, Vincent Catala a souhaité retrouver par l’image animée et le son des sensations présentes tout au long de ce travail : espace, silence, symboles. Il explique : ”Ce sont des indices qui, ensemble, composent un seul récit”. Il est donc retourné sur des lieux qui lui étaient familiers et qui font partie des zones qu’il a photographiées. Le résultat est une série de plans séquences courts qui ont en commun de prolonger et d’élargir l’univers imagétique dépeint par l’auteur.
L’artiste Charlotte Sarian a composé une bande son propre à chacun de ces films. S’inspirant toujours des enregistrements réels captés sur place par le photographe, elle a développé une écriture électroacoustique, simultanément instrumentale et expérimentale. Le résultat est un univers sonore unique, comme une passerelle entre ce qui se voit, ce qui s’entend, et ce qui se ressent.
Cette proposition audiovisuelle prend la forme de capsules vidéos avec son intégrées à la scénographie d’exposition du projet Île Brésil.
Vidéo, son / 4’26’’ | Lien vers le film
Dans la troisième vidéo, une jeune femme se tient debout, fixant la
caméra. À sa gauche, une pente raide de couleur sombre. En arrière plan un paysage montagneux de forêt tropicale. On est à Cubatão, en
périphérie de São Paulo, dans une exploitation industrielle appartenant
à l’entreprise Petrobras, l’un des endroits les plus toxiques du pays. La
terre y est noire car elle est recouverte d’un manteau de goudron. Durant
plus de deux siècles Cubatão a été l’un des foyers des Bandeirantes, ces
groupes de chasseurs d’esclaves emblématiques de la colonisation au
Brésil. Le son qui accompagne cette vidéo a été enregistré directement
sur les immenses canalisations de Petrobras, situées à quelques mètres
de ce plan séquence. Il s’agit de tubes métalliques qui font descendre le
gaz de la montagne vers la vallée. Le bruit est sourd, lancinant, régulier.
Comme une pulsation inquiète et inquiétante.
Vidéo, son / 1’ | Lien vers le film
L’objectif fixe un pin légèrement agité par le vent. On devine la structure
d’un immeuble d’habitation, un jardin, et, omniprésente, une brume
épaisse à la clarté laiteuse typique des hauteurs de Rio de Janeiro en
hiver. La bande son capte les bruits de l’immeuble : un générateur
électrique puis une radio qui crachotte.
Vidéo, son / 1’ | Lien vers le film
Un deuxième plan séquence montre un tronçon de la Rodovia dos
Imigrantes, l’une des principales autoroutes d’accès à São Paulo. La nuit
tombe, une tempête menace. Des camions se déplacent entre les nuages,
semblables à de gros animaux fuyant on ne sait quoi.
Vidéo, son / 3’40’’ | Lien vers le film
Littoral angolais, sud de Luanda
Après dix ans d’immersion entre Rio, São Paulo et Brasília, a surgit l’envie de remonter le fil d’une partie de l’histoire du Brésil. Un récit où l’océan Atlantique s’impose comme l’espace originel qui relie trois
côtes : portugaise, angolaise, brésilienne. Ces eaux ont vu l’histoire et
contiennent encore sa mémoire. Trois films courts ont donc été réalisés :
près de Lisbonne d’où sont partis les colonisateurs, au sud de Luanda d’où
ont été embarqués les esclaves, dans la région de Salvador de Bahia, l’un
des premiers points au Brésil où ont débarqués les uns, puis les autres.
Saisis dans toute leur puissance sensorielle et métaphorique, ces plans d’horizons marins sont destinés à convoquer - et à interroger - le poids
d’une histoire partagée.
Vidéo, son / 3’40’’ | Lien vers le film
Littoral portugais, nord de Lisbonne
Après dix ans d’immersion entre Rio, São Paulo et Brasília, a surgit l’envie de remonter le fil d’une partie de l’histoire du Brésil. Un récit où l’océan Atlantique s’impose comme l’espace originel qui relie trois
côtes : portugaise, angolaise, brésilienne. Ces eaux ont vu l’histoire et
contiennent encore sa mémoire. Trois films courts ont donc été réalisés :
près de Lisbonne d’où sont partis les colonisateurs, au sud de Luanda d’où
ont été embarqués les esclaves, dans la région de Salvador de Bahia, l’un
des premiers points au Brésil où ont débarqués les uns, puis les autres.
Saisis dans toute leur puissance sensorielle et métaphorique, ces plans
d’horizons marins sont destinés à convoquer - et à interroger - le poids
d’une histoire partagée.
Vidéo, son / 3’40’’ | Lien vers le film
Littoral brésilien, Salvador de Bahia
Après dix ans d’immersion entre Rio, São Paulo et Brasília, a surgit l’envie de remonter le fil d’une partie de l’histoire du Brésil. Un récit où l’océan Atlantique s’impose comme l’espace originel qui relie trois
côtes : portugaise, angolaise, brésilienne. Ces eaux ont vu l’histoire et
contiennent encore sa mémoire. Trois films courts ont donc été réalisés :
près de Lisbonne d’où sont partis les colonisateurs, au sud de Luanda d’où
ont été embarqués les esclaves, dans la région de Salvador de Bahia, l’un
des premiers points au Brésil où ont débarqués les uns, puis les autres.
Saisis dans toute leur puissance sensorielle et métaphorique, ces plans
d’horizons marins sont destinés à convoquer - et à interroger - le poids
d’une histoire partagée.
Vidéo, son / 0’55’’ | Lien vers le film
Deux plans séquences sont tournés en périphérie de Brasília. A gauche on
découvre une scène de drift, le nom donné à des compétitions de voitures
aux moteurs trafiqués, qui exécutent des figures circulaires en brûlant
au maximum la gomme de leurs pneus avant que le moteur ne lâche.
C’est une spécialité propre à la région du District Fédéral - en tête de la
production nationale d’éthanol et de caoutchouc - qui attire toujours un
public nombreux et principalement masculin.
A droite, deux jeunes femmes assises dans un canapé regardent fixement
un écran que l’on ne voit pas. Entre les deux plans s’installe un huis clos
circulaire qui renvoie aux arabesques étrangement paresseuses des
véhicules, comme une métaphore de l’absurde vouée à se répéter en
boucle, mue par on ne sait quel engrenage.Vidéo, son / 2’25’’ | Lien vers le film
Deux plans séquences sont tournés le 31 octobre 2022 à Brasília, le
jour suivant l’élection présidentielle. Dans les deux cas des hélicoptères
survolaient la scène. Le bruit de leurs rotations, tantôt fort, tantôt plus bas,
crée la base d’un univers sonore curieusement similaire et qui finit par
s’imposer avec une insistance inéluctable.
À gauche on découvre l’entrée du Congrès National, le parlement
brésilien. Le bâtiment est austère et parfaitement ordonné. Il semble
dominer, voire écraser un homme seul - probablement un fonctionnaire
- à la démarche hésitante, voire erratique. Le Congrès sera envahi et
saccagé dix semaines plus tard par les partisans de l’ex-président Jair
Bolsonaro.
La scène qui se déroule à droite est tournée quelques heures plus tard
et à peu de distance, en marge du plan pilote de Brasília. Dans un décor
chaotique et typique des périphéries brésiliennes, un groupe de soutien
au candidat d’extrême droite bloque une autoroute. Le phénomène va
se répéter dans tout le Brésil et paralyser une partie du pays dans les
derniers mois de 2022.